L’exploitation du bois en Amérique du Nord


Chaque continent a ses propres spécificités dans l’exploitation du bois. Les méthodes européennes sont très différentes des méthodes Nord-Américaines.


De nombreuses essences de bois sur le continent Nord-Américain (H2)

Tout d’abord, les essences disponibles sont plus nombreuses de l’autre côté de l’atlantique. Par rapport aux forêts européennes, les essences feuilluesd’Amérique du Nord sont mélangées en forêt : ce qui explique les couleurs magnifiques de l’automne. Et cette diversité se retrouve bien sûr dans les parcs à grumes. Par exemple, à la société Amex, l’une des plus grandes scieries Canadiennes, située à l’Est de Montréal au Québec, nous retrouvons à la fois du noyer, de l’érable, du chêne blanc, du chêne rouge, du merisier, du frêne, du tulipieret autres feuillus encore différents.

les exploitations de bois d'Amérique du Nord

Un process et des métiers différents pour travailler le bois (H2)

Une autre différence chez nos confrères nord-américains, c’est que l’arbre n’arrive pas dans son entier mais est billonné en forêt. Les billonssont coupés de 2m45 à 4m95, soit 8 à 16 pieds.

Après avoir été scanné pour en déterminer le volume, le programme informatique va indiquer l’optimisation de sciage en épaisseur. L’opération de sciage est très rapide : elle nécessite une concentration optimale et une attention très développée. L’opérateur scie la bille, de manière à produire des avivés avec un dessin exclusivement de dosse. Ceci est la grande différence avec le sciage européen.

L’opérateur de la scie de reprise sélectionne visuellement le meilleur côté afin d’en obtenir le meilleur rendement qualité/volume.

Observons que la partie aubier n’est pas purgée car les règles américaines ne considèrent jamais l’aubier comme un défaut du bois et laisse en partie dans les avivés. Notamment pour le merisier, le chêne, le noyer et l’orme.

 

Une automatisation de la chaîne de production et de contrôle

La mécanisation du convoyage automatique permet d’optimiser la performance industrielle de la scierie et d’intégrer la notion de qualité/matière dans le processus.

Les avivés produits défilent sur une chaîne permettant de tronçonner les extrémités pour obtenir des dimensions s’inscrivant dans les normes nord-américaines.

L’opérateur en juge la qualité et des cellules électroniques permettent le mesurage longueur/largeur de chaque pièce de bois pour constamment connaître le volume produit. Ces avivés vont se positionner ensuite dans des cases déterminées par leur longueur et leur qualité.

 

Des précautions particulières pour le stockage des avivés

L’empilage se déroule également de manière automatique. Le conditionnement des avivés se fait sur des baguettes rainurées qui permettent ainsi à la sève de s’écouler facilement, à l’air de circuler librement. Cela limite le contact avec le bois et permet d’éliminer totalement le risque de trace laisser par les lattes sur les avivés. Un premier séchage à l’air libre a d’abord lieu. Des blocs de béton sont positionnés sur chaque pile de colis, permettant d’éviter la formation de gerces à la surface des derniers rangs et d’assurer la rectitude des planches dans les colis.

Les essences de boisfeuillus sont stockées dans des entrepôts en fonction des différentes longueurs, épaisseurs et qualités. De la peinture est mise à l’extrémité de chaque colis afin de distinguer le producteur et d’homogénéiser les colis.

 

Le commerce des essences de bois encadré par la NHLA

En Amérique du Nord, l’ensemble de la commercialisation est régi par la norme NHLA (North Hardwood Lumber Association), l’association des avivés en bois dur d’Amérique du nord. Cet organisme gère l’ensemble de la production de feuillus d’Amérique du Nord : en édictant les règles de classement des avivés, en formant les opérateurs et les commerciaux, en indiquant les prix de chaque essence selon sa provenance géographique, qualité et épaisseur, sur l’ensemble du continent.

 

Le continent Européen et le continent Nord-Américain ne procèdent pas du tout de la même manière et les métiers de la filière bois diffèrent selon chacun. Notons que notre savoir-faire et l’expertise que nous apportons en observant chaque bille de bois est unique puisque l’automatisation a largement pris le pas sur ces connaissances. Ainsi selon leur usage final, la qualité des bois proposés peut-elle être aussi optimale et la demande client satisfaite ?